Dans “Christus am Ölberge” (Le Christ au Mont des Oliviers), son oratorio pour la Passion, Beethoven tente de s’inscrire dans la continuité d’une tradition du XVIIIe siècle, mais aussi de mettre en musique la situation dramatique de Jésus en proie au doute au jardin de Gethsémané et son arrestation. L’œuvre se réfère à l’opéra de l’époque, elle utilise d’ailleurs le texte d’un librettiste d’opéra. Beethoven s’expose ainsi dès le début à la critique : trop ressemblant à l’opéra, trop proche de l’action, représentation trop humaine du Christ – des critiques qui perdurent. Mais ce n’est pas rendre justice à l’œuvre de Beethoven de la considérer comme successeur de Tod Jesu de Graun, voire de la Passion selon saint Matthieu de Bach. Le “Christus am Ölberge” de Beethoven n’est pas tant caractérisé par le recueillement religieux que par la transposition dramatique d’une situation spécifique de la Passion dans des scènes musicales d’une grande profondeur. Avec sa musique magnifique, très proche de l’opéra, un oratorio à écouter et découvrir absolument. L’édition respecte les notes et le texte de la première édition, les modifications de texte de l’autographe (conservées uniquement dans une copie) sont ajoutées.
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